L’aide médicale à mourir (AMM) et le trouble mental : retour sur une rencontre lumineuse
Notre première conférence Santé en tête de SENSUM, présentée en collaboration avec le RQSHA s’est clôturée hier, au terme de deux heures d’échanges et de présentations aussi conviviales que profondes et complexes.
Les experts légaux, cliniques et proches des associations de patients ont souligné qu’il existe un consensus grandissant à l’effet que les troubles mentaux, en tant que maladies psychiatriques à part entière et potentiellement chroniques et incurables, ne devraient pas faire l’objet d’une exclusion en matière d’accès à l’AMM.
Il a été souligné dans ce symposium que le maintien de l’exclusion perpétuerait notamment une forme de subordination de la souffrance psychique à celle de nature physique. La dignité, les droits et les libertés des personnes atteintes de troubles mentaux, sont au centre des préoccupations des parties prenantes. Aussi, des inquiétudes ont-elles été soulevées comme quoi une telle exclusion revêtirait un caractère potentiellement inconstitutionnel au regard de la législation fédérale.
Un souci particulier fut également soulevé pour la position délicate dans laquelle pourraient se trouver les professionnels et intervenants en santé mentale advenant une divergence persistante entre les législations québécoise et fédérale.
Les présentations et les échanges ont vu se dégager un message unanime selon lequel les patients souffrant de troubles mentaux demandant l’AMM ne devraient jamais être considérés de facto inaptes du fait de leur diagnostic et que, bien au contraire, ils devraient être les principaux juges de leur souffrance. Ils devraient par conséquent être les premiers consultés et impliqués dans toute forme de réflexion collective et sociétale sur l’AMM.
Merci encore à toutes et tous les panélistes pour leur stimulante générosité, et aux participants pour leur présence active, tant en personne que virtuellement.
En vous souhaitant un merveilleux printemps,
Le comité organisateur